Ukraine : pour le Kremlin, "l'ultimatum" lancé par Kiev et ses alliés est "inacceptable"

Europe
Une équipe sur un char ukrainien tire un coup de feu lors d'un exercice d'entraînement dans un lieu non divulgué en Ukraine, le 30 avril 2025.
Une équipe sur un char ukrainien tire un coup de feu lors d'un exercice d'entraînement dans un lieu non divulgué en Ukraine, le 30 avril 2025 © Genya Savilov, AFP

Le Kremlin a réagi lundi à la demande de cessez-le-feu de 30 jours avant des négociations directes entre la Russie et l'Ukraine lancée à Moscou par Kiev et ses alliés. Il s'agit d'un "ultimatum inacceptable", a répondu Moscou en précisant qu'il était impossible de "parler ainsi à la Russie". Voici les principales informations à retenir du 12 mai 2025.

C'est la fin de ce direct, merci de l'avoir suivi. Notre couverture de la guerre en Ukraine continue sur notre site.

Marco Rubio "remercie la Turquie d'avoir accueilli et facilité les négociations directes entre la Russie et l'Ukraine" (communiqué)

Le secrétaire d'État Marco Rubio, qui accompagne Donald Trump au Moyen-Orient, s'est entretenu avec son homologue turc Hakan Fidan, disant selon un communiqué "remercier la Turquie d'avoir accueilli et facilité les négociations directes entre la Russie et l'Ukraine".


  Il s'est également félicité "de la possibilité d'un cessez-le-feu immédiat".


Réunion "défense" vendredi à Rome de cinq ministres européens

 Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto recevra vendredi ses homologues des quatre autres poids lourds militaires européens - Allemagne, France, Pologne, Royaume-Uni - pour discuter de la coordination du soutien à l'UKraine, annonce lundi son ministère.


Outre l'Ukraine, les ministres aborderont également les moyens de renforcer la défense européenne, précise le ministère dans un communiqué.


Il s'agit de la quatrième rencontre de ce type après celles de Berlin (25 novembre), Varsovie (13 janvier), et Paris (12 mars).


Recep Tayyip Erdogan espère que "la fenêtre d'opportunité" qui s'est ouverte ne sera pas perdue

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a proposé d'accueillir les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, espère que "la fenêtre d'opportunité" qui s'est ouverte "ne sera pas perdue".


 "Je tiens à réaffirmer que nous sommes prêts à contribuer à ces réunions et que nous serons heureux de les accueillir. Une nouvelle fenêtre d'opportunité s'est ouverte avec les récents contacts. Nous espérons que cette opportunité ne sera pas gâchée", a déclaré le chef de l'État qui a précisé s'être entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.


Les Européens font pression sur la Russie, évoquent de nouvelles sanctions

Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays européens pressent Moscou de faire des progrès "sans tarder" pour permettre des négociations sur une paix "juste et durable" en Ukraine, évoquant de nouvelles sanctions contre la Russie, à l'issue d'une réunion à Londres.


Ils ont évoqué des sanctions déjà prises et à venir contre la Russie. "Nous avons convenu de prendre des mesures ambitieuses pour réduire la capacité de la Russie à mener la guerre en limitant les revenus du Kremlin, en perturbant la flotte fantôme, en renforçant le plafond sur le prix du pétrole, et en réduisant nos importations restantes d'énergie russe", indiquent-ils.


Les ministres ont ajouté qu'ils garderaient "les actifs souverains russes immobilisés (...) jusqu'à ce que la Russie cesse son agression et paie les dommages causés".


Volodymyr Zelensky souhaite que Donald Trump se rende à des pourparlers avec Moscou en Turquie

Volodymyr Zelensky dit espérer que Donald Trump se rende en Turquie pour d'éventuelles pourparlers directs entre Kiev et Moscou, le dirigeant américain ayant envisagé de s'y rendre.


"Je serai en Turquie. J'espère que les Russes n'éviteront pas cette rencontre. Et, bien sûr, nous souhaitons tous en Ukraine que le président Trump soit là avec nous", a écrit M. Zelensky dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Trump dit "envisager" de se rendre en Turquie jeudi pour des discussions Ukraine-Russie

Donald Trump déclare qu'il pourrait se rendre en Turquie jeudi pour d'éventuelles discussions entre l'Ukraine et la Russie, s'il jugeait que ce serait utile.


"J'envisage de m'y rendre par avion. Je ne sais pas où je serai jeudi. J'ai tellement de réunions, mais j'ai pensé à prendre l'avion pour aller là-bas. Il y a une possibilité, je suppose, si je pense que des choses peuvent se produire", a affirmé le président américain à des journalistes à la Maison Blanche peu avant son départ pour une tournée au Moyen-Orient.

Connaît-on vraiment Volodymyr Zelensky ? Un président tout sauf normal, qui a d’abord été une star de télévision, avant de diriger l'Ukraine. Qui ne parle couramment ukrainien que depuis cinq ans.


Qui est Volodia, l’homme derrière Zelensky ?


On en parle avec Ariane Chemin, Lisa Vapné et Yves Jeuland qui signent "Zelensky" à voir ce mardi soir sur Arte. 

Volodymyr Zelensky a invité dimanche 11 mai Vladimir Poutine à le rencontrer "personnellement" jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou.


Peu avant, le président américain Donald Trump avait exhorté Moscou et Kiev à se rencontrer sans délai.


Oksana Mitrofanova, enseignante-chercheuse à l'Académie nationale des sciences d'Ukraine était sur le plateau de France 24 pour évoquer cette actualité.

Des ministres européens demandent à Moscou des progrès "sans tarder"

© Adrian Dennis, POOL / AFP


Les ministres des Affaires étrangères de six pays européens ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'UE appellent la Russie à "faire des progrès (...) sans tarder" pour des négociations sur une paix "juste, complète et durable" en Ukraine.


"Jusqu'à présent, la Russie n'a montré aucune intention sérieuse de faire des progrès. Elle doit le faire sans tarder", ont déclaré les ministres de la France, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, l'Espagne, le Royaume-Uni ainsi que Kaja Kallas, dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion à Londres. Ils se joignent "à l'Ukraine pour demander un cessez-le-feu immédiat, complet et inconditionnel de 30 jours afin de créer un espace pour des discussions sur une paix juste, complète et durable".

Londres demande à Poutine de "prendre la paix au sérieux"

L'Élysée dénonce une infox virale autour du voyage de Macron en Ukraine

L'Elysée dénoncé une opération de désinformation "propagée par les ennemis de la France" après la circulation massive sur les réseaux sociaux de publications accusant Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz d'avoir consommé de la cocaïne lors de leur récent voyage en Ukraine.


"Vigilance face aux manipulations", a mis en garde l'Elysée dans deux posts sur X, l'un en français l'autre en anglais, dans la nuit de dimanche à lundi. "Quand l'unité européenne dérange, la désinformation va jusqu'à faire passer un simple mouchoir pour de la drogue", a-t-elle dénoncé, en référence aux images abondamment partagées à l'appui des accusations.


Le Kremlin dit vouloir des négociations "sérieuses" pour aboutir à une paix à long terme

Le Kremlin dit vouloir des négociations "sérieuses" pour aboutir à un règlement du conflit en Ukraine et une paix à long terme :


"Nous sommes disposés à chercher de manière sérieuse des voies de règlement pacifique à long terme", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. 


Il n'a rien dit sur la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Vladimir Poutine de se voir "en personne" jeudi à Istanbul, ce qui serait une première depuis le début de l'offensive à grande échelle russe en février 2022. 


L'"ultimatum" lancé à Moscou par Kiev et ses alliés européens est "inacceptable" (Kremlin)

Le Kremlin qualifie d'"inacceptable" l'"ultimatum" lancé à Moscou par Kiev et ses alliés européens d'accepter un cessez-le-feu de 30 jours avant des négociations directes entre la Russie et l'Ukraine sur l'issue du conflit.


"Le langage des ultimatums est inacceptable pour la Russie, il ne convient pas. On ne peut pas parler ainsi à la Russie", a taclé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien auquel participe l'AFP.


Londres demande à Poutine de "prendre la paix au sérieux"

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy appelle Vladimir Poutine à montrer qu'il "prenait la paix au sérieux", à l'occasion d'une réunion à Londres avec plusieurs de ses homologues européens, destinée à accroître la pression sur le président russe.


"C'est le moment pour Vladimir Poutine de prendre au sérieux la paix en Europe, de prendre au sérieux un cessez-le-feu et de prendre au sérieux les pourparlers", a déclaré David Lammy, qui préside cette réunion.


Les pays européens doivent "être prêts si ce n'est pas le moment pour Poutine d'être sérieux (sur la paix) et si nous n'obtenons pas cette paix", a-t-il averti.

Moscou revendique la prise d'un village

Dans la région de Donetsk (Est), l'armée russe a revendiqué la prise d'un nouveau village : Kotliarivka.


Quatre civils tués par des drones dans la région de Kherson

Dans la partie de la région de Kherson (sud) occupée par Moscou, des frappes de drones ukrainiens ont tué quatre civils dans le village de Tchelbourda, rapporte Vladimir Saldo, le responsable local nommé par la Russie, qui occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien.


La Turquie invite l'Ukraine et la Russie à se réunir "au plus vite"

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan appelle la Russie et l'Ukraine à se réunir "au plus vite" et à "décréter un cessez-le-feu".


"Nous invitons les parties à se réunir dès que possible et à décréter un cessez-le-feu. Nous espérons que cela se produira et c'est ce à quoi nous travaillons" a déclaré le ministre devant la presse.


Hakan Fidan s'est montré confiant qu'un "compromis" pouvait être trouvé "dans les prochains jours", malgré les divergences qui persistent entre les deux belligérants.


"Je pense que les parties parviendront à un compromis dans les jours à venir. Comme vous savez, les Ukrainiens veulent d'abord un cessez-le-feu, puis des pourparlers, et les Russes veulent d'abord des pourparlers, puis un cessez-le-feu, de sorte que la situation est dans l'impasse" a-t-il reconnu.


 

Kiev et ses alliés européens ont réclamé pendant le week-end un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi 12 mai, condition préalable selon eux pour des discussions de paix directes entre  l'Ukraine et la Russie, menaçant Moscou de "sanctions massives" en cas de refus. 

Mais le Kremlin a rejeté lundi cette démarche : "Le langage des ultimatums est inacceptable pour la Russie", a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov lors de son briefing quotidien.

De son côté, Donald Trump a déclaré qu'il pourrait se rendre en Turquie jeudi pour d'éventuelles discussions entre l'Ukraine et la Russie, s'il jugeait que ce serait utile.

Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement réagi en disant qu'il serait en Turquie pour ces discussions et qu'il souhaitait que Donald Trump soit là également.

Parallèlement, les attaques russes nocturnes contre l'Ukraine se sont poursuivies, comme quasiment chaque jour depuis février 2022. Lundi matin, un drone russe a également fait un mort et trois blessés dans la région de Soumy (nord-est), selon les autorités ukrainiennes. 

Dans la partie de la région de Kherson (sud) occupée par Moscou, des frappes de drones ukrainiens ont tué quatre civils, a rapporté lundi Vladimir Saldo, le responsable local nommé par la Russie, qui occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien.

Avec AFP et Reuters